Le joaillier Américain Tiffany a annoncé des ventes décevantes pour le premier trimestre de son exercice 2017/18. La raison est une baisse des dépenses de touristes aux Etats-Unis, ce qui faisait chuter son titre à Wall Street.
L’action du célèbre bijoutier décrochait de 7,17% à 86,46 dollars vers 13h00 GMT dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de la séance.
De février à avril, période correspondant au premier trimestre, le chiffre d’affaires a certes augmenté de 1% à 900 millions de dollars. Mais il est inférieur aux projections les plus pessimistes des marchés qui étaient de 913,44 millions.
A magasins et périmètres comparables, un des indicateurs de la rentabilité, les ventes des bijoux et autres accessoires commercialisés par Tiffany ont diminué de 3% comparé à la même période en 2016. Les analystes attendaient une hausse de 1,1% en moyenne. C’est le sixième trimestre consécutif de baisse de cet indicateur.
Touristes étrangers aux USA
Le groupe attribue la contre-performance à un coup de mou continu dans la région Amériques, 43,6% des revenus, dont les ventes ont diminué de 3%.
« Le déclin des ventes est dû à une baisse des dépenses à la fois des touristes étrangers et des clients locaux« , explique Tiffany. En février Tiffany avait indiqué que les ventes faites aux Etats-Unis à des touristes étrangers représentent environ 20% du total pour ce pays.
Tiffany, vedette du film ‘Diamants sur canapé’ (vo Breakfast at Tiffany’s)
Popularisé en 1961 par le film « Breakfast at Tiffany’s » (« Diamants sur canapé »), adaptation cinématographique d’un roman de Truman Capote. Le groupe pâtit également de l’émergence de griffes américaines plébiscitées par les consommateurs comme ‘Pandora Jewelry‘ et ‘Alex and Ani‘.
Les ventes ont reculé de 2% au Japon, 14,3% des revenus totaux, de 3% en Europe (10,5%). En revanche, elles ont augmenté de 8% en Asie-Pacifique, 28,6% du chiffre d’affaires. Grâce principalement à l’intérêt des consommateurs chinois.
Pour l’ensemble de l’exercice fiscal devant clôturer le 31 janvier 2018, Tiffany a confirmé tabler toujours sur une légère augmentation de ses ventes.
Le groupe exploitait 310 bijouteries à travers le monde à fin avril, dont 124 dans les Amériques, 84 en Asie-Pacifique, 54 au Japon, 43 en Europe et 5 dans les Emirats, en baisse de 2 sur un an.
Il a dégagé un bénéfice net trimestriel de 93 millions de dollars. En hausse de 6,2% sur un an, ce qui se traduit par un bénéfice par action ajusté de 74 cents, supérieur aux 70 cents attendus par les analystes financiers.
Tiffany – un peu d’histoire
Vendant à l’origine divers biens de luxe dans le Lower Manhattan, Tiffany s’est spécialisé dans la bijouterie et les diamants en particulier. Ce depuis que Charles Lewis Tiffany, surnommé ‘Le Roi du diamant’, a racheté les joyaux de la Couronne française en 1887. Tiffany a créé de nombreux designs de joaillerie dans le style Art déco et Art nouveau.
En 1851, Tiffany est la première maison de joaillerie américaine à utiliser comme référence de pureté l’argent au 925 millième. Une norme applicable au platine adoptée à l’échelle nationale par les États-Unis en 1926.
Depuis 1940, le magasin principal de la maison Tiffany se trouve à New York sur la Cinquième Avenue à l’angle de la 57e rue. Il est inscrit au National Register of Historic Places, l’équivalent américain des Monuments historiques. C’est un lieu devenu extrêmement touristique. Ceci surtout depuis le célèbre film de 1961 Breakfast at Tiffany’s (Diamants sur canapé), avec Audrey Hepburn.
Le bleu Tiffany est devenu un emblème de la compagnie, présent sur les sacs, les emballages, et les catalogues du joaillier publiés depuis 1845.
Les résultats de Tiffany contrastent bien fort acec ceux du groupe Richemont, rapporté récemment.