La production de diamants bruts ne devrait pas retrouver son niveau d’avant la pandémie. Le coronavirus a obligé les sociétés minières à revoir leurs programmes de production et à réduire leurs activités en conséquence. Cependant, l’année 2020 allait toujours être un point de basculement pour l’offre.
La production mondiale a atteint un pic en 2017 avec la mise en service des mines Gahcho Kué et Renard au Canada. Depuis lors, la production a progressivement diminué jusqu’à l’année dernière, où la production s’est effondrée, les mines ayant dû être fermées en raison de Covid-19.
Bien que la plupart des mines aient rouvert en l’espace d’un an, l’expérience acquise au début de la pandémie a fait prendre conscience que le commerce peut se contenter de moins, comme il le fera à long terme. La fermeture définitive de la mine d’Argyle en Australie aura un effet plus durable en termes de quantité de carats, puisque plus de 10 millions de carats seront rayés du calendrier annuel de production mondiale. En outre, Argyle affectera certains segments plus que d’autres, car il s’agissait généralement d’une mine à fort volume et à faible valeur – à l’exception des magnifiques diamants roses qui faisaient sa renommée.
En termes de volume, la production mondiale devrait augmenter de 4% en 2021, car certaines mines, comme Ekati et Renard au Canada et Grib en Russie, ont comblé leur baisse induite par Covid en 2020. Cela compensera quelque peu la perte d’Argyle.
Cependant, la barre semble avoir été baissée en termes de nombre de carats sortant du sol, et ce niveau devrait se maintenir à court et moyen terme. Conscientes de ce fait, les sociétés minières ont formulé un nouveau message pour l’industrie, encourageant l’efficacité de la chaîne de distribution.
Cela concerne la manière dont la matière première est vendue, à qui et où elle est distribuée. Elle est également liée à l’utilisation de la technologie, à l’accent mis sur la durabilité et l’approvisionnement responsable et à la consolidation générale du marché.
Ces éléments auront pour effet de resserrer la chaîne d’approvisionnement et d’accroître la concurrence pour les biens disponibles, soulignant encore davantage la rareté des diamants naturels. La croissance sera alimentée par les prix plutôt que par les volumes.
Cela apporte une certaine incertitude sur le marché du taillé, qui connaît actuellement un pic des stocks, associé à des signalements de pénurie. La rareté est-elle réelle, ou s’agit-il plutôt de trouver des biens au bon prix? Les fournisseurs de produits taillés maintiennent leurs prix en fonction du coût élevé des pierres brutes. Ce dilemme pourrait guider le commerce à l’avenir. L’approche plus modérée de l’exploitation minière aura un effet d’entraînement sur le reste de la chaîne d’approvisionnement.